Quand c’est non, c’est quand-même un peu oui ?

Quand c’est non, c’est quand-même un peu oui ?

Faudra quand même un jour qu'on m'explique ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas dans notre beau pays. Prenez par exemple, un cas un peu extrême, avouons-le, les salons de massages.

Faudra quand même un jour qu’on m’explique ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas dans notre beau pays.

Prenez par exemple, un cas un peu extrême, avouons-le, les salons de massages.

Les salons de massages, c’est quoi?  C’est parfois tout simplement ce qu’on appelle des bordels  qui ne disent pas leurs noms.

Ici, on ne va pas parler de l’aspect moral pour savoir si c’est bien ou si ce n’est pas bien, on va juste essayer de comprendre si c’est légal ou non.

Les salons de massages sont totalement légaux en Espagne, en Allemagne et en Suisse.

Par contre, ils sont totalement interdits en France.

Quant à notre petite Belgique, la prostitution est légale, mais la prostitution organisée avec commissions pour une maison de débauche qui emploie des filles (c’est le terme officiel toujours d’application) est illégale.

Donc, en principe, tous ces salons de massages -qui font par ailleurs de la publicité dans la presse gratuite ou autres-  sont totalement interdits puisqu’ils sont gérés par des propriétaires qui prennent une commission sur les prestations effectuées dans l’établissement.

Ils peuvent d’ailleurs être poursuivis pour tenue de maison de débauche, proxénétisme, traite d’êtres humains ou blanchiment d’argent (j’en oublie sûrement).

Mais pourquoi ces propriétaires ont-ils l’audace de continuer à ouvrir et à gérer ces endroits de perdition alors qu’ils risquent de la prison ferme?

Tout simplement, parce que des poursuites ne sont que très rarement engagées à leur encontre, et que le gouvernement a décidé d’avoir une approche pragmatique face à ce problème.

Pourquoi ? Parce que les taxes très élevées qui sont perçues par les communes sur ce genre d’endroits permettent parfois à des petites localités proches de la frontière française d’équilibrer leur budget et de pouvoir continuer à fonctionner.

Les routes nationales belges à proximité de la frontière française sont truffées de salons de massages et autres vitrines occupées par la prostitution. Si le gouvernement avait voulu les empêcher d’exister, ça ferait longtemps que ça aurait été fait.

Mais comme souvent en Belgique, l’aspect pratique et surtout financier l’emporte sur la loi telle qu’elle est écrite…

Les politiques vous diront qu’il est plus facile de circonscrire la prostitution dans des endroits fermés où elle est visible, concentrée et surveillée plus facilement.

Ils vous diront également que c’est une façon de lutter contre la prostitution de rue où les conditions sont beaucoup plus précaires et surtout moins sécurisées, avec des femmes ou des filles seules et sans défense face à des clients et des macs qui peuvent se montrer très violents.

Alors, avec toutes ces infos, pourquoi ne pas légaliser une fois pour toute les salons de massages avec un statut clair comme c’est le cas chez beaucoup de nos voisins?

Est-ce que ça a encore du sens de voir un propriétaire de salon de massages qui « tombe » de temps en temps pour servir d’exemple et pour montrer que la police veille et continue de faire respecter la loi ?

Arrêtons cette hypocrisie et légiférons une fois pour toute en posant des règles claires pour une activité qui a toujours existé, qui existera toujours, et pour laquelle une loi sans ambiguité favorisera tout le monde.

Et si vous souhaitez d’autres exemples, j’aurais pu vous parler des terrasses interdites par la commune où vous avez été boire récemment un verre ou les commissions versées aux professionnels de secteurs spécifiques par certains grands groupes malgré une déontologie très sérieuse…

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